Nolife ou la chronique d'un naufrage annoncé depuis des lustres

Après avoir vu une énième itération du Point sur Nolife pour tirer une sonnette d'alarme qui commence à se fatiguer, il est peut-être temps de regarder certaines choses en face ?
publié le 6 septembre 2016 mis à jour le 7 septembre 2016
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Tout d'abord, il convient de mettre une chose au point tout de suite : J'ai toujours apprécié ce que représentait la chaîne Nolife et ce que pensaient faire leurs co-fondateurs, Sébastien Ruchet et Alex Pilot. J'ai eu l'occasion de les rencontrer à plusieurs reprises et à diverses occasions, ce qui m'avait amené à penser que le projet télévisuel qu'ils défendaient valait la peine d'être soutenu. 

Ceci étant posé, je peux en toute quiétude aborder le sujet principal de ce billet d'humeur qui ne va pas faire plaisir à tout le monde. Pour éviter de vous faire attendre trop longtemps, voici ce que je pense du départ de l'équipe jeux vidéo de la chaîne et plus globalement de la stratégie de cet oasis qui s'assèche de plus en plus. 

Pour moi, Nolife aurait dû arrêter d'émettre depuis 4 ans au minimum. Je sais que ça fait beaucoup à retirer d'un coup docteur, mais si on jette un coup d'oeil dans le rétroviseur, on se rend vite compte que ce qui arrive aujourd'hui était quasiment écrit d'avance. En tant que spectateur de cette lente agonie, j'en viens même à me demander si la stratégie de communication qui consiste à annoncer la mort de Nolife quasiment deux fois par an n'est pas devenue une habitude volontaire, et ce même au-delà des problématiques financières qui existent bel et bien dans tout projet d'entreprise, quelque soit son domaine de compétences. 

D'un point de vue extérieur, on ne peut s'empêcher de voir le chemin de ce projet télévisuel comme un enchaînement de rendez-vous manqués, d'erreurs de gestion ou de manque de prévoyance sur le long terme. Que ce soit vis-à-vis des abonnés via la plateforme web, le lancement de Noco et sa pérennisation et aujourd'hui le retrait de la rédaction jeux vidéo tout en gardant du contenu de ce type, ça sent clairement la fin de règne que personne ne veut avouer. 

Laissez Nolife mourir de sa belle mort

Si l'arrivée de J-One dans le même segment d'audience n'a pas arrangé les choses, le mausolée était déjà bien construit avant cela. Le fait de dire dans la majorité des Point sur Nolife ce qui ne marche pas n'a pas aidé à retrouver une pensée positive pour le public en général, même si l'intention de montrer la réalité des choses était louable. 

A l'heure d'Internet et des plateformes de contenu vidéo omniprésentes dans nos vies, cet acharnement thérapeutique est triste à voir et me rappelle le funeste destin de Sega dans les années 1990 et 2000 alors que leurs erreurs de marketing en cascade en matière de hardware ont failli leur coûter la vie. Messieurs Pilot et Ruchet, vous êtes tous les deux capables de montrer de belles choses.

Alors laissez Nolife mourrir de sa belle mort et repartez pour de nouvelles aventures modernes qui réenchanteront nos coeurs de passionnés, trentenaires ou non. Parce que la J-Pop ne sauvera pas la monde à elle seule et vous le savez mieux que quiconque.