L'univers créatif de ce genre a été une source d'inspiration à travers laquelle la plateforme a su capitaliser
La plateforme Netflix a connu des résultats en dents de scie au cours de l'année 2022. Les deux premiers trimestres ont été marqués par une perte massive d'abonnés, en partie due à des circonstances mondiales échappant à son contrôle et qui ont affecté de nombreuses entreprises technologiques.
Cependant, l'impact sur l'entreprise californienne a été encore plus important que pour n'importe lequel de ses concurrents. Peu de gens s'attendaient à ce que le second semestre soit un baume pour la plateforme de streaming et qu'elle récupère une grande partie de ses clients perdus, en gagne même un bon nombre.
Les mesures prises par la société de "la grande N" ont été diverses et concernaient sa structure, le contrôle des coûts, l'apparition de nouveaux tarifs, ... mais aussi au niveau créatif quelques initiatives intéressantes ont surgi. Parmi celles-ci, il convient de souligner son engagement envers les jeux vidéo comme source d'inspiration pour créer des produits audiovisuels qui se connectent bien avec le public. Cette décision a porté ses fruits et Arcane, basé sur l'univers créatif de League of Legends, est devenu l'un des plus grands succès de l'année.
Cette production d'animation a maintenu un niveau de qualité proche de l'excellence et n'est pas apparue comme un titre qui voulait, simplement, profiter de l'attrait commercial des eSports. Au contraire, elle a été abordée comme un lancement bien étudié et travaillé à tous les niveaux (argumentaire, technique, ...), ce qui lui a valu d'excellentes critiques de la part des experts, une grande reconnaissance sous forme de prix et d'excellentes audiences, qui l'ont catapulté comme l'une des séries les plus regardées de ces dernières années. Dota : Le Sang du Dragon a été un autre grand exemple et a suivi le sillage d'Arcane, bien qu'il n'ait pas atteint la notoriété du premier coup ; mais Netflix avait une fois de plus un produit rentable sur la table, qui a donné un retour à son catalogue.
Le rôle important de Castlevania
Ces initiatives ne se sont pas faites du jour au lendemain. Évidemment, elles ont été motivées par une étude sur les goûts de certains groupes d'âge que la plateforme considère comme très pertinents pour son business. Mais il y avait aussi un précédent à prendre en compte : Castlevania. Cette production n'était peut-être pas le premier exemple en la matière, d'autres séries asiatiques avaient déjà fait partie de l'offre de Netflix auparavant et étaient basées sur des jeux vidéo classiques, mais cette série animée sur les vampires, inspirée du mythique jeu vidéo de Konami lancé en 1989, a eu un effet surprenant sur les utilisateurs de la plateforme. La série Castlevania est apparue dans le catalogue de Netflix en 2017 et a été très bien accueillie. L'idée était de profiter d'une trame de fond / histoire basée sur le jeu pour créer une action et despersonnages intéressants. Et ça a marché.
Pratiquement chaque année, une nouvelle saison est apparue, jusqu'à la quatrième et dernière.
Les aventures de Trevor Belmont contre les vampires en général (et Dracula en particulier) ont marqué le début d'une nouvelle forme d'inspiration pour créer des produits audiovisuels sans avoir à recourir à d'autres sources déjà exploitées au cours des deux dernières décennies, comme les super-héros. Nous sommes face à des univers déjà existants, avec des personnages et des histoires construites et connus, et qui donnaient un lapse de temps argumentatif pour l'expansion : les jeux vidéo peuvent être une mine d'or de grandes dimensions, un puits d'eau qui prendra des années avant d'être entièrement consommé.
Et la vérité est que Konami n'a pas mal réussi non plus. Le jeu et ses produits associés sont devenus si populaires que l'année dernière, la société a gagné 140 000 euros grâce à la vente de 14 NFTs seulement, qu'elle a mis aux enchères pour coïncider avec le 35e anniversaire de la sortie du jeu populaire. Ce ne sera pas non plus le dernier cas d'apparition sur le marché de ce type d'œuvres numériques inspirées de jeux vidéo. Sur des sites tels que Tokize.com, nous pouvons en savoir beaucoup plus sur ces jetons non fongibles, mais on peut déjà prévoir que leur impact sera pertinent dans les années à venir pour une grande partie du public et de la société.
Pour en revenir à Netflix et à sa nouvelle source d'inspiration, le reste fait partie de l'histoire et ne se limite pas à Arcane ou à Dota : Le Sang du Dragon ; The Witcher a été un autre cas paradigmatique, cette fois en dehors du domaine de l'animation, et un autre succès notable qui a encouragé la plateforme à poursuivre dans cette voie. À tel point qu'aujourd'hui, les projets en cours de production font partie d'une longue liste qui comprend des titres comme Assassin's Creed, Pokémon, Bioshock ou Dragon's Lair (basé sur un autre grand classique du début des années '90). Sans compter les préquelles et/ou les suites de The Witcher ou de Castlevania lui-même.
En résumé, une quantité importante de munition créative qui finit par générer des produits très bien accueillis par un public cible, ce qui présente un grand intérêt pour la plateforme de streaming. Même s'il est vrai que beaucoup de ces produits sont basés sur des jeux plus actuels, on ne peut négliger le fait que certains des hits qui ont ouvert la porte à ce phénomène sont de véritables classiques de l'écran d'ordinateur.