
La lutte anti-piratage de Nintendo a débuté dès les premiers jours de la Nintendo Switch 2. Plusieurs utilisateurs rapportent avoir été bannis des services en ligne après avoir utilisé une cartouche MIG Switch sur leur nouvelle console. Cette réaction rapide illustre la détermination du constructeur japonais à protéger sa dernière machine dès son lancement.
Le MIG Switch est une cartouche flash permettant de charger des jeux via une carte microSD, qu'il s'agisse de sauvegardes légales de titres possédés ou de fichiers piratés. Initialement incompatible avec la Switch 2, cet outil de contournement a récemment bénéficié d'une mise à jour firmware permettant l'exécution de jeux Switch originaux sur la nouvelle console grâce à la rétrocompatibilité.
Cette vulnérabilité que ne possédait pas la Switch première génération s'est rapidement transformée en piège pour les utilisateurs imprudents. Nintendo détecte désormais l'utilisation de ces cartouches et bannit immédiatement les consoles concernées des services en ligne, même lorsque les utilisateurs affirment n'utiliser que des copies légitimes de leurs propres jeux.
Bannissements massifs et détection renforcée
Les témoignages se multiplient sur Reddit et les réseaux sociaux. L'utilisateur SquareSphere relate sur le subreddit Switch 2 : "Ma console NS2 a été bannie et je n'ai absolument aucune idée pourquoi ! La seule chose qui me vient à l'esprit, c'est que j'ai essayé mon MIG Switch dans mon NS2 une fois." Un message d'erreur sans appel s'affiche alors : "L'utilisation des services en ligne sur cette console est actuellement restreinte par Nintendo."
L'utilisateur SwitchTools sur X confirme avoir été banni malgré l'utilisation exclusive de copies de ses propres jeux, suggérant que Nintendo dispose d'une nouvelle méthode de détection particulièrement efficace. Ces bannissements touchent uniquement l'accès aux services en ligne de la console, les comptes Nintendo demeurant pour l'instant préservés.
Une guerre technologique et juridique
L'écosystème du MIG Switch illustre la complexité du marché du piratage moderne. Commercialisé initialement autour de 130-140 euros avec son accessoire MIG Dumper, cet outil permet théoriquement de créer des sauvegardes personnelles. Dans les faits, il facilite également la duplication et la distribution de jeux, créant des risques pour le marché de l'occasion légitime.
Nintendo avait déjà engagé des poursuites judiciaires contre les distributeurs de MIG Switch en 2024 et conçu la Switch 2 pour bloquer ces cartouches. La mise à jour firmware récente qui a contourné cette protection démontre la nature évolutive de cette guerre technologique entre constructeurs et pirates.
Parallèlement aux mesures techniques, Nintendo intensifie ses actions juridiques. En octobre dernier, l'entreprise a déposé plusieurs plaintes contre des individus liés au piratage Switch, notamment contre Modded Hardware pour la vente de puces de modification et de MIG Switch. Plus récemment, Nintendo a également poursuivi l'accessoiriste Genki pour avoir exhibé un prototype 3D de Switch 2 lors d'un salon professionnel.
Cette stratégie préventive marque un contraste avec le cycle précédent, où les hackers avaient mis plus d'un an à compromettre la Switch originale. La Switch 2 bénéficie ainsi d'une protection renforcée dès le lancement, tant sur le plan technique que juridique, témoignant des leçons tirées par Nintendo de l'expérience passée.
Pour les utilisateurs tentés par ces dispositifs, le message est clair : l'utilisation de cartouches MIG Switch sur Switch 2 expose à un bannissement quasi-certain, même pour des usages prétendument légitimes.
Sources : Kotaku, Nintendo Life, Nintendo Everything, Kotaku France
Tags : MIG Switch - Switch 2