Un succès public pour le musée Nintendo
Le Nintendo Museum, installé à Uji City dans la préfecture de Kyoto, connaît un démarrage remarquable depuis son ouverture au public. Selon les documents complémentaires du rapport financier du deuxième trimestre 2025/2026 partagés par Nintendo, l'établissement a franchi la barre des 500 000 visiteurs entre son inauguration le 2 octobre 2024 et le 30 septembre 2025. Le président Shuntaro Furukawa a confirmé ces chiffres lors de la présentation des résultats trimestriels.
Cette affluence massive témoigne de l'attrait qu'exerce ce lieu dédié à l'histoire du divertissement créé par l'entreprise japonaise. Le musée propose un parcours chronologique allant des célèbres cartes Hanafuda, qui marquèrent les débuts de Nintendo au XIXe siècle, jusqu'aux technologies les plus récentes incluant la Nintendo Switch 2. Face à cette fréquentation soutenue, l'accès au musée continue de s'effectuer par tirage au sort, une mesure que l'entreprise présente avec ses excuses pour les désagréments occasionnés aux visiteurs non retenus.
La France multiplie les initiatives muséales
L'engouement autour du Nintendo Museum fait écho à une dynamique mondiale de préservation du patrimoine vidéoludique. En France, plusieurs projets d'envergure témoignent de cette reconnaissance culturelle grandissante. L'association MO5.COM, pionnière dans ce domaine depuis 2003, inaugurera son Musée National du Jeu Vidéo à Arcueil en décembre 2025. Cet espace de 1200 mètres carrés, situé à proximité de la station RER B Laplace, proposera plus de 140 consoles jouables en accès libre, issues de l'une des collections les plus importantes d'Europe avec environ 70 000 pièces.
Le musée de l'association MO5 se distingue par sa vocation éducative et accessible, avec un tarif d'entrée inférieur à 10 euros et une gratuité pour les membres. Ouvert les mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18h, il accueillera jusqu'à 200 visiteurs simultanément. Au-delà de l'exposition, un atelier de 200 mètres carrés sera dédié à la préservation et à la recherche, tandis qu'un second espace permettra au public de faire diagnostiquer ou réparer ses propres machines rétro.
Parallèlement, le projet Odyssée porté par Tev (fondateur d'Ici Japon) et le collectionneur Ludovic Charles ambitionne de devenir le plus grand musée du jeu vidéo au monde. Prévu à Bussy-Saint-Georges en Seine-et-Marne pour une ouverture en 2026-2027, ce complexe de 3 500 à 7 000 mètres carrés présentera plus de 2 200 consoles. Le financement participatif lancé en 2023 a établi un record européen sur KissKissBankBank avec plus de 2,2 millions d'euros collectés auprès de 32 000 contributeurs. Le projet bénéficie du haut patronnage du président de la République Emmanuel Macron et intégrera un village japonais proposant restaurants, boutiques et activités culturelles.
Des modèles européens inspirants
La Suisse dispose également d'une institution de référence avec le Musée Bolo, musée suisse de l'informatique, de la culture numérique et du jeu vidéo hébergé par l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) depuis 2002. Membre de l'Association des Musées suisses, le Musée Bolo s'est imposé parmi les musées d'informatique les plus importants d'Europe. Sa collection présente les grands classiques comme le premier IBM PC et le Macintosh, mais également des machines développées à l'EPFL ainsi que des pièces rares. L'établissement propose une exposition permanente accessible gratuitement, bien que seule une fraction de sa vaste collection soit exposée, les réserves abritant des milliers d'ordinateurs et objets liés à l'histoire de l'informatique.
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Ces initiatives témoignent d'une prise de conscience collective sur l'importance de préserver le patrimoine vidéoludique. Le musée Nintendo à Kyoto s'inscrit dans cette lignée, soulignant l'évolution de la mentalité de l'industrie japonaise vis-à-vis de la conservation historique. L'entreprise a notamment collaboré avec des collectionneurs pour compléter sa collection d'objets historiques, démontrant une nouvelle approche de la mémoire vidéoludique après des décennies où de nombreux produits ont été détruits.
Au-delà des musées permanents, des expositions temporaires continuent de mettre en lumière le jeu vidéo comme forme d'art et objet culturel. Cette multiplication des lieux dédiés à la préservation du patrimoine vidéoludique confirme que le jeu vidéo, longtemps considéré comme un simple divertissement, a définitivement acquis ses lettres de noblesse en tant que composante essentielle de notre culture contemporaine. Les initiatives françaises portées par MO5.COM et Ici Japon, tout comme les exemples suisse et japonais, dessinent les contours d'un réseau international de préservation qui permettra aux générations futures de découvrir et comprendre l'évolution de ce média devenu incontournable.
Sources : GoNintendo, Nintendo, Le Mag de MO5.COM, Musée Odyssée, Musée Bolo
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