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La machine se présente sous la forme d'un cube compact de 15,2 cm de hauteur pour 16,2 cm de profondeur et 15,6 cm de largeur. Avec ses 2,6 kg, le boîtier affiche un design sobre et minimaliste, très éloigné des configurations PC traditionnelles. Cette sobriété cache une conception particulièrement soignée, notamment au niveau du système de refroidissement. Valve a développé un imposant radiateur associé à un ventilateur sur mesure fonctionnant de 500 à 2000 tours par minute. Les premiers tests démontrent que même à pleine charge, la console reste silencieuse.
Une configuration technique pensée pour le grand public
Sous le capot, la Steam Machine embarque un processeur AMD Ryzen personnalisé basé sur l'architecture Zen 4. Cette puce développe 6 cœurs et 12 threads avec une fréquence maximale de 4,8 GHz pour une enveloppe thermique de 30 watts. La partie graphique repose sur des cœurs RDNA 3 d'AMD, déployant 28 unités de calcul cadencées à 2,45 GHz avec une enveloppe thermique de 110 watts. D'après Valve, l'ensemble offre six fois les performances du Steam Deck.
La mémoire se divise en deux postes : 16 Go de DDR5 pour le système, installés sur modules SODIMM remplaçables, et 8 Go de GDDR6 soudés directement à la carte mère et dédiés au circuit graphique. Cette répartition permet de gérer l'affichage en 4K à 60 images par seconde grâce à la technologie FSR 3.0 d'AMD, qui convertit en temps réel une image FullHD en UltraHD. Le stockage propose deux options : 512 Go ou 2 To via un SSD NVMe PCIe 4.0 x4 au format M.2 2242, remplaçable par des modèles 2280.
Une connectique pensée pour l'usage salon
La façade avant accueille deux ports USB 3.2 Gen-1 Type-A et un lecteur de cartes MicroSDXC. Ce dernier constitue une innovation majeure : il permet de transférer directement une carte mémoire depuis un Steam Deck pour reprendre une partie sur téléviseur. À l'arrière, on trouve un DisplayPort 1.4 (compatible 4K à 240 Hz), une sortie HDMI 2.1 (4K à 120 Hz avec CEC), un port Ethernet Gigabit, deux ports USB 2.0 Type-A et un port USB 3.2 Gen 2 Type-C.
La partie sans fil intègre un module Wi-Fi 6E et Bluetooth 5.3, mais surtout quatre antennes : deux pour le Wi-Fi, une pour le Bluetooth et une quatrième dédiée à une liaison sécurisée en 2,4 GHz pour piloter les nouvelles manettes Steam Controller. Cette configuration permet notamment le réveil de la console depuis la manette, qui active ensuite le téléviseur via HDMI. Le panneau avant aimanté peut être remplacé, offrant des possibilités de personnalisation. Une barre de LEDs RGB intégrée signale l'avancement des téléchargements, évitant de laisser l'écran allumé pendant de longues minutes.
Une stratégie centrée sur l'accessibilité plutôt que la performance brute
Contrairement aux attentes de certains observateurs, cette Steam Machine ne vise pas les joueurs équipés de configurations haut de gamme. Valve s'appuie sur sa connaissance approfondie de sa base d'utilisateurs : plus de la moitié des joueurs sur Steam jouent encore en FullHD. La société propose une machine capable de faire tourner confortablement son immense catalogue, sans chercher à concurrencer les PC gaming à plusieurs milliers d'euros.
Les premiers tests montrent des résultats prometteurs. Cyberpunk 2077, titre particulièrement exigeant, fonctionne entre 55 et 65 images par seconde en UltraHD upscalé. Cette performance suffit largement à la majorité des joueurs qui n'ont pas investi dans une carte graphique à quatre chiffres. L'appareil gomme les complexités du monde PC grâce à SteamOS, système basé sur Linux offrant une interface simple et intuitive pilotable à la manette. Du premier démarrage au lancement d'un jeu, seule une configuration basique de langue et de réseau est nécessaire.
La machine capitalise sur le travail d'optimisation mené pour le Steam Deck. Un joueur accédant à la Steam Machine dispose immédiatement d'un catalogue complet de titres, des promotions régulières de Steam, des recommandations communautaires et une interface conçue pour un usage canapé. Saisir sa manette et appuyer sur un bouton suffit à mettre la machine en marche, avec un réveil quasi instantané et une reprise de jeu tout aussi rapide.
Un mini-PC idéal pour le retrogaming de salon
Au-delà des jeux modernes, la Steam Machine s'annonce comme une plateforme de choix pour les amateurs de retrogaming. Grâce à SteamOS basé sur Linux, la console offre un accès natif à l'ensemble de l'écosystème d'émulation. Des solutions comme RetroDeck ou EmuDeck, déjà plébiscitées sur le Steam Deck, permettent d'installer en quelques clics des dizaines d'émulateurs pour consoles allant de la NES à la PlayStation 2, en passant par la Dreamcast ou la GameCube.
L'avantage de la Steam Machine par rapport au Steam Deck réside dans sa puissance brute. Là où la console portable peut montrer ses limites sur l'émulation des systèmes les plus exigeants comme la PlayStation 3 ou la Wii U, le mini-PC de salon devrait les gérer sans difficulté grâce à son processeur Zen 4 et son GPU RDNA 3. Les joueurs pourront ainsi profiter de leurs collections rétro en haute résolution sur grand écran, avec des améliorations graphiques impossibles sur le matériel d'origine : filtres, shaders, upscaling, correction du ratio d'affichage.
L'intégration dans l'interface Steam constitue un autre atout majeur. Grâce à des outils comme Steam ROM Manager, les jeux émulés peuvent être ajoutés directement à la bibliothèque Steam avec leurs jaquettes et métadonnées. Cette approche unifie l'expérience : pas besoin de jongler entre plusieurs interfaces, tous les jeux - modernes comme rétro - cohabitent dans le même écosystème. Le lecteur de cartes MicroSDXC facilite également le transfert de ROMs depuis d'autres appareils, simplifiant considérablement la gestion de sa ludothèque.
Les utilisateurs les plus techniques pourront même opter pour des solutions alternatives comme Batocera, système d'exploitation entièrement dédié au retrogaming qui fonctionne déjà sur le Steam Deck. Cette distribution Linux spécialisée transforme n'importe quelle machine en console rétro complète avec une interface optimisée et des centaines d'émulateurs préconfigurés. Sur la Steam Machine, Batocera pourrait offrir une expérience encore plus aboutie grâce à la puissance supérieure du matériel, faisant du mini-PC un véritable centre de retrogaming familial.
Pour les passionnés du genre, la Steam Machine pourrait même remplacer avantageusement les mini-consoles rétro du commerce. Contrairement aux solutions fermées proposées par Nintendo, Sega ou Sony, elle offre une flexibilité totale sur le choix des jeux et des émulateurs, tout en proposant une interface moderne et une connectivité complète. Le format compact du boîtier s'intègre parfaitement dans un meuble TV aux côtés des consoles classiques, transformant le salon en véritable musée interactif du jeu vidéo.
Les alternatives maison : créer sa propre Steam Machine
Pour les joueurs qui ne souhaitent pas attendre 2026, il existe déjà des solutions pour transformer n'importe quel PC en console de salon. Plusieurs distributions Linux reproduisent l'expérience SteamOS avec une facilité d'installation surprenante. Bazzite se distingue comme la plus accessible, intégrant directement les pilotes graphiques et configurant automatiquement Proton, la couche de compatibilité permettant de faire tourner les jeux Windows sur Linux.
D'autres alternatives comme Nobara, créée par un développeur travaillant sur Proton, ou ChimeraOS, qui offre une expérience console pure sans bureau Linux visible, permettent également de recréer l'écosystème Steam Machine. Ces systèmes démarrent directement sur l'interface Steam Big Picture, consomment environ 1,5 Go de RAM au repos contre 4 à 5 Go pour Windows, et proposent un mode veille réellement fonctionnel comparable à celui d'une console traditionnelle.
La communauté s'appuie sur ProtonDB, une base de données collaborative recensant la compatibilité de plus de 100 000 jeux avec Linux. Chaque titre y est évalué par des milliers d'utilisateurs qui partagent leurs configurations et les éventuels ajustements nécessaires. Cette ressource permet de vérifier avant tout achat si un jeu fonctionnera correctement sur une installation Linux, avec des rapports détaillés par type de matériel.
Ces solutions homemade présentent toutefois certaines limites. Les jeux utilisant des systèmes anti-triche au niveau du noyau comme Valorant ou Fortnite restent incompatibles. Le support des cartes graphiques Nvidia s'améliore mais demeure moins optimal que celui d'AMD. Environ 85% des jeux fonctionnent directement, 10% nécessitent des ajustements mineurs de configuration, et 5% présentent des incompatibilités majeures. Ces alternatives s'adressent donc principalement aux joueurs prêts à investir un peu de temps dans la configuration initiale en échange d'une expérience débarrassée du bloatware Windows et optimisée pour le jeu.
Un positionnement stratégique entre console et PC
La Steam Machine officielle mixe les avantages des deux univers. Elle offre la simplicité d'usage des consoles tout en conservant l'ouverture et la flexibilité du PC. Sans égaler une PlayStation 5 en performances brutes ni offrir toutes les possibilités d'un PC classique, elle répond à un besoin précis : permettre au grand public de profiter simplement de milliers de jeux. Valve affirme que son système devrait être plus performant que la majorité des PC utilisant Steam.
Chaque console vendue constitue un cheval de Troie commercial. Un acheteur effectuera naturellement ses achats sur la boutique Steam, avec des retombées économiques potentiellement colossales. L'impact du Steam Deck et ses millions d'unités vendues témoigne de cette stratégie. La facilité de retrouver ses jeux sur PC gaming, portable, console mobile et console de salon crée un écosystème particulièrement attractif face aux promotions concurrentes.
Deux inconnues subsistent : la date précise de sortie et surtout le prix. Valve n'a communiqué qu'un vague "2026". Pour le tarif, les analystes évoquent une fourchette entre 400 et 800 dollars selon les configurations. Le silence de Valve s'explique probablement par la volatilité actuelle du marché des composants, particulièrement touchée par la demande des géants de l'IA. La montée des tarifs de la mémoire vive et du stockage rend difficile toute garantie de prix sur la durée. La Steam Machine doit rester dans une enveloppe tarifaire accessible pour séduire son public cible, celui qui n'a pas envie d'investir des sommes folles dans un PC gaming.
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Sources : GameSpot, PC Gamer, Engadget, Windows Central, Frandroid
Tags : Valve - Steam Deck - Steam Machine