
Un hommage à 32 ans de modding
Doom est sorti le 10 décembre 1993 et n'a jamais cessé de fasciner. Le jeu tourne sur pratiquement n'importe quoi, des calculatrices aux bornes de recharge électrique, au point d'être devenu un mème culte avec la fameuse question « Can it run Doom ? ». Si la version originale était déjà accessible en ligne depuis un certain temps, l'accès aux contenus additionnels créés par les fans nécessitait encore des manipulations techniques. C'est précisément ce frein que DoomScroll entend lever.
Ce projet est l'œuvre de James Baicoianu, ingénieur logiciel, et de Jason Scott, archiviste d'Internet renommé. Les deux hommes ont travaillé pendant cinq ans sur cette plateforme avant de la dévoiler pour le 32e anniversaire du titre. Le fonctionnement est d'une simplicité déconcertante : il suffit de faire défiler la page, de sélectionner un niveau parmi les milliers proposés, puis de cliquer sur « Play » pour lancer la partie.
Des créations de toutes les époques
« Notre objectif était de rendre plus accessibles et visibles à tous des décennies de travail de l'une des communautés les plus créatives de l'histoire du jeu vidéo », a expliqué Baicoianu sur Bluesky. « La communauté a énormément construit au fil des années, et il ne fait aucun doute que Doom a eu une influence durable sur l'industrie vidéoludique telle que nous la connaissons aujourd'hui. »
L'archive de DoomScroll couvre un spectre impressionnant de créations. On y trouve des maps rudimentaires réalisées par des adolescents découvrant les bases du level design, mais aussi des conversions totales avec musiques, textures et sprites entièrement originaux. Certains de ces projets ont été conçus par des créateurs qui ont ensuite intégré de grands studios. Le site utilise l'émulateur XRDoom pour faire fonctionner les fichiers WAD directement dans le navigateur, sans installation préalable.
La communauté Doom reste particulièrement active après plus de trois décennies. La récente mise à jour officielle Doom + Doom II a d'ailleurs intégré un navigateur de mods directement dans le jeu, facilitant l'accès à ces créations communautaires. Des projets remarquables comme Eviternity 2 et ses 36 maps ambitieuses ou encore Voxel Doom II qui transforme le classique en expérience 3D témoignent de cette vitalité créative.
Quelques limites à signaler
Le site n'est pas exempt de défauts. Certaines maps ne fonctionnent pas en raison des limitations de l'émulateur, comme l'a souligné la moddeuse et YouTubeuse Major Arlene. Elle a également évoqué la question des permissions de redistribution, tous les créateurs n'ayant pas autorisé le partage de leurs œuvres en dehors des plateformes d'origine. Baicoianu a indiqué qu'une option de signalement sera prochainement ajoutée pour permettre aux utilisateurs de signaler les contenus problématiques.
L'interface peut également s'avérer lourde à charger, l'ensemble des niveaux étant affiché dans une longue colonne défilante. Malgré ces imperfections, DoomScroll constitue une vitrine exceptionnelle du travail accompli par la communauté depuis 1993. Pour les nostalgiques comme pour les curieux, c'est une invitation à explorer un pan méconnu de l'histoire du jeu vidéo, le tout sans quitter son navigateur.
Sources : TechSpot.
Tags : DoomScroll