L’affaire entre Nintendo et Yuzu fait beaucoup parler ces derniers jours. L’émulateur de la Nintendo Switch, Yuzu, a été arrêté et condamné à payer 2, 4 millions de dollars de dommages et intérêts à Nintendo. Cependant, il y a eu beaucoup de rumeurs et de controverses autour de cette affaire, et il est important de dégager la vérité de tout ça.
Pour cela, Fabrice de Recalbox s'est adressé à Geoffrey Bruno, professeur de droit privé et sciences criminelles à la Faculté de droit et de sciences politiques de Reims.
Tout d’abord, il est important de rappeler la position de la justice vis-à-vis des émulateurs. Il n’y a pas de règles spécifiques concernant les émulateurs, mais en général, ils sont considérés comme légaux s’ils ne contiennent pas de code protégé par le droit d’auteur. Cependant, dans le cas de Yuzu, Nintendo affirme que l’émulateur a utilisé des clés de chiffrement appartenant à Nintendo pour faire fonctionner des ROMs sur d’autres terminaux que la Nintendo Switch.
Nintendo accuse donc Yuzu de contrefaçon et de violation de droits de propriété intellectuelle. De plus, Nintendo soulève également le problème du leak de The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom, qui a été téléchargé illégalement avant sa sortie officielle. Cela a entraîné des pertes financières pour Nintendo, ainsi que des risques de spoil pour les joueurs.
Il est intéressant de noter que Yuzu avait déjà les clés de chiffrement nécessaires pour faire fonctionner le jeu, même avant sa sortie. Cela pose la question de savoir comment ces clés ont été obtenues, alors que le jeu n’était pas encore disponible sur le marché. Certains suggèrent qu’il pourrait y avoir eu une fuite de la part d’un employé de Nintendo, mais cela reste une spéculation.
Toujours est-il que ce qui est reproché à Yuzu c’est d’avoir utilisé ces clés de chiffrement pour pouvoir faire fonctionner des ROM sur leur émulateur. Donc on peut dire que Nintendo reproche à Yuzu d’avoir contourné les dispositifs de protection mis en place par Nintendo pour sa console Switch, ce qui constitue une violation des droits de propriété intellectuelle.
Maintenant, il est important de rappeler que la position de la justice vis-à-vis des émulateurs n’est pas clairement définie. En effet, il n’existe pas de règles spécifiques concernant les émulateurs et leur légalité. Tout dépend si l’émulateur utilise des éléments protégés par le droit d’auteur ou s’il est développé à partir de nouveaux éléments. Si l’émulateur utilise des éléments protégés, il peut être considéré comme une contrefaçon et donc illégal. Dans le cas contraire, il est considéré comme légal.
Il est également intéressant de noter que l’émulation des consoles actuelles, comme la Nintendo Switch, pose des problèmes juridiques différents de l’émulation des anciennes consoles. En effet, les anciennes consoles étaient moins protégées et il y avait moins de risques de violation de droits de propriété intellectuelle.
Dans le cas de Yuzu, la principale accusation de Nintendo repose sur l’utilisation des clés de chiffrement de la console Switch pour faire fonctionner des ROM sur l’émulateur. Cette utilisation des clés de chiffrement constitue une violation des droits de propriété intellectuelle, selon Nintendo. De plus, la fuite du jeu Zelda tears of the kingdom, qui a été téléchargé illégalement des millions de fois, est également reprochée à Yuzu. Cela aurait entraîné des pertes financières pour Nintendo et aurait pu décourager les joueurs d’acheter le jeu légalement.
Il est important de souligner que nous ne disposons pas de preuves directes de l’implication de Yuzu dans la fuite du jeu Zelda. Cependant, Nintendo soulève des questions sur les clés de chiffrement utilisées par Yuzu qui permettent de faire fonctionner le jeu avant même sa sortie officielle.
En résumé, l’affaire opposant Nintendo à Yuzu met en lumière les questions juridiques entourant les émulateurs de consoles actuelles. La position de la justice vis-à-vis de ces émulateurs n’est pas clairement établie, mais l’utilisation de clés de chiffrement protégées par le droit d’auteur constitue une violation des droits de propriété intellectuelle. De plus, la fuite du jeu The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom a entraîné des pertes financières pour Nintendo et a soulevé des questions sur l’implication de Yuzu dans cette fuite.