
Un héritage technique solide basé sur PCSX2
Le principal atout d'ARMSX2 réside dans ses fondations. Alors que les solutions existantes comme NetherSX2 s'appuient sur une base de code vieillissante, ce nouvel émulateur exploite directement les dernières avancées de PCSX2, qui affiche aujourd'hui un taux de compatibilité impressionnant de 99,67 % sur plus de 2 500 titres testés. Cette filiation permet d'intégrer rapidement les correctifs, optimisations et améliorations de rendu développés pour la version PC.
L'architecture technique d'ARMSX2 repose sur une couche de traduction x86-vers-Arm64. Contrairement aux émulateurs natifs Arm64 qui compilent directement pour l'architecture mobile, cette approche convertit le code x86 de PCSX2 à la volée. Si cette méthode sollicite davantage les ressources matérielles dans l'immédiat, elle offre l'avantage d'une maintenance simplifiée et d'une évolution alignée sur le projet principal.
Une alternative open-source face aux solutions propriétaires
Le paysage de l'émulation PS2 sur Android connaît une histoire tumultueuse. Après l'abandon d'AetherSX2 en 2023, suite à des menaces de mort contre son développeur, la communauté s'est rabattue sur NetherSX2, un fork maintenu de façon indépendante. Toutefois, cette solution demeure fermée et limitée dans son développement à long terme.
ARMSX2 rompt avec cette logique en adoptant une licence entièrement libre. Cette transparence permet à n'importe quel développeur d'auditer le code, de suggérer des modifications ou de poursuivre le projet en cas d'interruption. Pour les utilisateurs, cela signifie une pérennité accrue et la garantie que leurs configurations, caches de shaders et profils de contrôleurs ne deviendront pas obsolètes du jour au lendemain.
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Des performances perfectibles mais prometteuses
Les premiers retours d'utilisateurs révèlent des performances inégales selon les titres. La double couche de traduction (émulation PS2 puis conversion x86-Arm64) pénalise actuellement la fluidité par rapport à NetherSX2. Les jeux légers démarrent et fonctionnent correctement, tandis que les productions plus exigeantes rencontrent des problèmes de stabilité, voire des plantages lors du chargement du BIOS ou des niveaux.
L'équipe de développement, menée par MoonPower avec le soutien de jpolo1224, a déjà publié une version 1.0.1 corrigeant plusieurs bugs critiques. Les développeurs précisent que l'architecture actuelle pourrait évoluer vers une recompilation native Arm64, ce qui améliorerait considérablement les performances à terme. En attendant, l'optimisation continue et l'ajout de correctifs spécifiques à certains jeux devraient progressivement réduire l'écart de performance.
Disponibilité et perspectives d'avenir
L'émulateur peut d'ores et déjà être téléchargé depuis la page GitHub du projet. Une version sur le Google Play Store était initialement prévue pour fin octobre, mais a été repoussée de quelques jours le temps que Google finalise son examen de l'application. Comme pour tout émulateur PlayStation 2, les utilisateurs devront fournir leur propre fichier BIOS extrait d'une console légitime, ainsi que leurs copies de jeux au format ISO.
Au-delà d'Android, les développeurs envisagent des portages vers iOS et MacOS, élargissant ainsi le spectre des appareils compatibles. L'objectif affiché reste ambitieux : atteindre la parité de version avec PCSX2 et s'imposer comme la référence de l'émulation PS2 mobile. Si l'émulateur tient ses promesses d'améliorations continues et de transparence open-source, il pourrait effectivement devenir la solution privilégiée des amateurs de jeu rétro sur smartphone dans les mois à venir.
Sources : Time Extension, Android Authority, NotebookCheck, GitHub ARMSX2
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