Atari VCS - le fabricant revitalise sa marque avec du vent

Après un nombre incalculable de retards et autres retournements de situation, après avoir même changé de nom, la nouvelle console Atari confirme aujourd'hui qu'elle ne sera pas un vaporware. Prévue pour sortir vers juillet 2019, elle fait d'ailleurs sensation à travers une campagne de financement record sur Indiegogo. Un an après, et à défaut de rassurer sur ses capacités à redorer le blason depuis longtemps terni de la firme, l'Atari VCS aura au moins rempli ses objectifs financiers, les dépassant même de plusieurs longueurs...
publié le 2 juin 2018
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Chez Atari, on est toujours un peu à la traîne pour jouer la transparence. On est en revanche toujours au top de sa forme quand il s'agit de gagner de l'argent. J'en veux pour preuve l'exemple récent qui sera sans doute étudié plus tard comme un cas d'école de commerce : l'Atari VCS.

En plus d'être une jolie boîte vide, l'Atari VCS est un carton absolu en précommande sur Indiegogo, plateforme sur laquelle l'étrange appareil est en train de battre tous les records. Et c'est justement une sacrée surprise pour nous dans la mesure ou celle qui avait commencé par s'appeler l'Ataribox a connu une campagne de communication assez difficile à suivre et a reçu un accueil qu'on qualifiera de froid (quand il ne s'agissait pas tout simplement d'animosité totale).

Quoi qu'il en soit, l'Atari VCS a bien lancé le 30 mai sa campagne Indiegogo. Et bien qu'on ne sache encore pas grand chose de la machine, celle-ci a dépassé son objectif en à peine quelques heures, offrant même à la plateforme de financement quelques heures difficiles : plus de 9000 contributeurs ont considérablement chauffé les serveurs du site pour atteindre la somme incroyable de 2 335 000 $, soit 2335% de plus que la somme escomptée...

Du coup, comment se fait-il que la console Atari rafle aujourd'hui la mise alors qu'on ne sait pas encore tout d'elle, et que ce qui avait été annoncé n'est pas même au rendez-vous ? Il semblerait que son look global plaise ainsi plus que ses spécificités techniques : pourvue d'une carte graphique Radeon R7, de 4 Go de RAM DDR4 ainsi qu'une faiblarde mémoire interne de 32 Go, la machine proposera une centaine de classiques venus de l’arcade et du catalogue de l’Atari 2600 dont Asteroids, Centipede, Breakout, Missile Command ou encore Gravitar. On vous promet une expérience multijoueur et les hautes sphères du cloud (à condition de payer of course !), et quelques jeux modernes. Seulement, même si Eden Games ou Monster Games font partie des partenaires annoncés, on ne connaît pas ce qui viendra compléter cette liste de jeux venue tout droit du neolithique...

Du coté des connectiques, on s'en sort normalement : comptez sur un port Ethernet, 4 ports USB 3.0, un port HDMI 2.0, du Wi-Fi 2, 4 et 5 GHz, et le Bluetooth 5.0. Bien sûr, la machine vous sera livrée avec un câble HDMI et son cordon d’alimentation (on n'est pas chez Nintendo !). En revanche, là ou le bas blesse se situe au niveau des périphériques puisque les manettes sont vendues à part.

Bref, à part la fascination pour la marque et une certaines nostalgie pour les vieilleries, on ne comprend pas très bien ce qui motive les acquéreurs à débourser la bagatelle de 170 € pour le modèle noir (sans manette) et 290 € pour la Collector’s Edition All In... depuis le début, quelque chose m'échappe, tout comme peut être chez les têtes pensantes d'Atari, trop heureuses de rafler la mise en offrant aussi peu... quant aux actionnaires, ils n'en reviennent toujours pas d'avoir vu leurs actifs décoller de presque 10% à l'occasion de la journée de lancement et si peu de temps après le décès du co-fondateur historique de l'entreprise et programmeur de Pong, Ted Dabney...

En parlant d'argent,  surveillez du coin de l'oeil les bonnes idées farfelues de la firme : Atari Token ou Pong Token seront en effet les cryptomonnaies destinées à être utilisées non seulement dans un nouveau casino en ligne, mais seront sans aucun doute nécessaires pour accèder au contenu supplémentaire que vous pourrez récupérer sur le frontend de l’Atari VCS qui tournera sur le système d'exploitation open source Ubuntu... un comble...