Jean-Christophe K : Salut Bruno, tu es très sollicité en ce moment avec la sortie de ton livre Génération Resident Evil chez Omaké Books, alors merci de prendre ce moment pour Rom-Game.fr ! Tu es définitivement un touche-à-tout dans l’univers du Jeu Vidéo : podcasts (La revue de presse JV, Family Pack), presque deux décennies d’écriture dans la presse jeux vidéo et Pop Culture, auteur sur l’histoire du Jeu Vidéo, collaboration avec No Life, et même Game Designer. De toutes ces expériences laquelle est la plus marquante ? Si tu regardes un peu en arrière, quel est ton meilleur souvenir ?
Bruno Rocca : Houla, pas évident ! Je garde un souvenir très ému de mon premier article publié, c’était dans le magazine Game Fan en 2004. L’aventure IG Mag fut extraordinaire aussi, ma collaboration avec la chaîne Nolife évidemment. Sans parler du lancement de La Revue de Presse JV il y a 4 ans. Oui, c’est définitivement compliqué !
Chaque aventure professionnelle est enrichissante, de par l’expérience qu’elle amène, et les rencontres qu’elle provoque également. L’écriture du livre Génération Resident Evil, qui est sorti récemment, a été l’un de mes plus beaux moments aussi. J’ai vécu quelque chose de dingue et au moment où je réponds, je suis encore dans cette émotion avec le retour chaleureux des lecteurs. Bref, je pense ne pas avoir répondu précisément à ta question. (rires)
JCK : Tu fais partie de la génération née avec les consoles de Jeux Vidéo, et on l’a vu ton amour pour ce média n’a pas faibli. Sur Rom-Game on aime le retrogaming alors on aimerait bien savoir comment tu as découvert les Jeux Vidéo, tes premières expériences et puisque tu es toujours passionné à quoi joues-tu aujourd’hui ?
Bruno : Mes parents avaient acheté une console Seb (si, si !) qui proposait un clone de Pong ainsi que des dérivés de ce dernier. Ce fut mon tout premier contact. Mais la passion est vraiment arrivée avec la génération 16 bits : Atari ST, Amiga, Mega Drive et Super Nintendo. Quel choc !
Aujourd’hui je joue essentiellement sur PlayStation 4 et Nintendo Switch (essayer d'obtenir une PlayStation 5 est une quête pour le moins ardue). J’aime également découvrir des jeux indé sur PC quand je peux dégager un peu plus de temps. Après j’ai une conception globale du jeu vidéo, en ce sens où à la maison nous jouons tout autant aux nouveautés qu’aux grands classiques 8, 16, 32 ou 128 bits.
JCK : « Génération » c’est le nom de cette nouvelle collection chez Omake Books et tu t’es penché, et même plus que ça d’ailleurs sur Résident Evil qui fête cette année ses 25 ans ! En quoi l'arrivée de ce jeu sur PlayStation en 1996 est une évolution ou même une révolution ? En quoi il t’a marqué toi ?
Bruno : Pour la première fois j’ai eu peur en jouant ! Avancer à tâtons dans le manoir Spencer, avoir une trouille bleue de ce que l’on pourrait croiser au détour d’un couloir, etc. C’était totalement nouveau. J’avais 20 ans à l’époque et je suis tout de suite tombé amoureux de cette saga, qui n’en était pas encore une en réalité. Shinji Mikami et son équipe ont réalisé un exploit avec Resident Evil.
Je trouve que pour un titre de cette époque, Resident Evil fait preuve d’une maturité insolente. Son ambiance, sa science du hors champs, son rythme et ses personnages. Incroyable ! Certes, la grammaire visuelle s’inspire allègrement de notre Alone in the Dark national, mais le hit de Capcom à véritablement créé quelque chose de différent, de bien plus moderne et poussé.
JCK : Toi qui a décortiqué la SAGA en long et en large, quelles sont pour toi les références les plus évidentes qui ont pu inspirer les créateurs du premier opus. Cinéma, littérature ? À l’inverse aujourd’hui Resident Evil est un univers complet qui se trouve développé en film, romans et en série animée ou live très bientôt, une bonne idée ?
Bruno : Dès son premier épisode la série s’est nourri allégrement de cinéma. Le jeu cite à tous les étages des films comme Zombie (George Romero) ou Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper). Une multitude de classiques du 7ᵉ art infuse dans Resident Evil, comme les films d'Alfred Hitchcock aussi. Après, le fait que la licence se soit développée sur d’autres médias peut être une bonne chose à partir du moment où cela respecte l'œuvre originale.
Ce qui n’est pas le cas des films live par exemples (que je déteste profondément), même s’ils ont rapporté des fortunes à Constantin Films et Sony Pictures. Je suis en revanche beaucoup plus enthousiaste avec l’arrivée de la série Resident Evil: Infinite Darkness sur Netflix (je croise les doigts pour que ce soit bien !).
JCK : Si, parce que j’ai dormi au fond d’une grotte depuis 25 ans je n’ai jamais joué à un jeu de la saga Résident Evil, par quel jeu je dois commencer le premier ou Resident Evil Village sorti récemment ? De manière plus large quel opus nous conseilles-tu ?
Bruno : Je conseillerais le remake du premier Resident Evil. Sorti originellement sur Game Cube, la version HD disponible sur les machines actuelles a su garder toute son aura. Idéal si on veut se plonger dans les débuts de la série. Concernant Village, il faut faire Resident Evil VII avant car les deux jeux sont étroitement liés. Mais faites-les impérativement, c’est un dyptique absolument génial !
JCK : Dans ses 224 pages, après des recherches tout azimut pour nous proposer un ouvrage extrêmement complet sur tous les aspects de Resident Evil y-a-t’il une chose que tu as découverte à laquelle tu ne t’attendais vraiment pas ?
Bruno : Des anecdotes de développements déjà, que j’ai pu trouver en épluchant de tonnes de vieilles interviews, qu’elles soient en japonais ou en anglais. J’ai été également très surpris de voir que des pièces de théâtres et des spectacles musicaux ont été montés au Japon. Je me suis aussi beaucoup amusé à dénicher des références à Resident Evil dans la pop culture (dessins animés, films, clips, etc.). Je pense que certains clins d'œil étonneront les lecteurs !
JCK : Merci Bruno ! Je suis très heureux que cette interview soit à l’écrit, ça nous a évité le débat sur la prononciation de Resident Évil ou Iveul … enfin j’en parle quand même là ?!
C’est moi ! Merci beaucoup ! Je te conseille de dire Bio Hazard, c’est plus simple à prononcer. Quoi que...
Génération Resident Evil : 224 pages d'informations, de critiques et d'analyses richement illustrées sur la saga vidéoludique principale (une quinzaine de titres jusqu'à Resident Evil VIII) mais aussi sur tous les spin-off et séries parallèles (Survivor, Outbreak...)
Disponible chez Omake Books (19, 90 € en version classique / 24, 90€ en version collector)