Le retrogaming, vous aimez ça sans trop savoir pourquoi, et vous cultivez cette passion dévorante pour les jeux rétro et les vieilles consoles vintage un peu comme vous respirez. Mais connaissez vous au moins un peu l'histoire de ce qui vous anime ? Quelles tendances fortes expliquent cette mode du "jouer à rebrousse-poil" ? Essayons ensemble de définir ce qu'est la pratique du rétro-gaming et voyons un peu quel genre de retrogamer vous êtes à travers de nombreuses sources et documents audio, vidéo et écrites...
Introduction au Retro-gaming
Retrogaming, classic gaming, old-school ou retro-gaming, comme on voudra. Derrière cet anglicisme se cache en tous cas une pratique mutliforme du loisir vidéoludique qui a bien du mal à entrer dans une définition courte et satisfaisante.
Le retro-gaming est une passion pour les jeux vidéo anciens qui consiste à y jouer et souvent les collectionner. Véritable phénomène générationnel, ce penchant pour les jeux retro a vu son essort avec celui d'internet, véhicule et outil idéal pour la transmission de toute une culture, mais aussi lieu d'échange de fichiers et de programmes nécessaires à l'émulation.
S'il peut être appelé également rétrovidéoludisme, le retro-gaming concerne tout type de jeux vidéo, qu'il soient électroniques ou mécaniques : qu'ils aient été développés pour des consoles de jeu, des micro-ordinateurs, des bornes d'arcades ou des jeux électroniques, on considère généralement qu'un jeu vidéo est ancien, s'il se situe entre les années 1970 et les années 1990.
Plutôt que de parler de "retrogaming" Philippe Dubois, le président de l'association MO5.com, préfère le terme "classique gaming" et s'explique : "lorsqu'on va voir un vieux film au cinéma, un Méliès ou Metropolis, on va voir un classique du cinéma. Lorsqu'on joue à Duel sur Videopack de 1979 ou à Pong on retrouve l'origine et l'essence du gameplay, ces jeux fonctionnent toujours auprès d'un public de 7 à 77 ans, ce ne sont pas des vieux jeux, ce sont des classiques".
De nos jours, et à moins d'avoir collectionné toute sa vie des consoles de jeux vidéo retro, il est de plus en plus difficile de jouer à d'anciens jeux sous leur forme physique. Grâce à l'essort d'internet, la pratique du retrogaming s'est heureusement démocratisée sur PC grâce à la création et à la diffusion gratuite d'émulateurs et de jeux abandonware mais aussi par le partage de roms de jeux de façon illégale.
De nos jours, éditeurs et développeurs puisent dans les vieux catalogues de jeux retro une source inépuisable d'inspiration (et de retombées commerciales), surfant ainsi sur la nostalgie des trentenaires (et plus) pour des raisons commerciales. si à l'origine le retro gaming est une pratique "à rebours" du jeu vidéo, c'est aujourd'hui le moteur d'une industrie qui cherche à se renouveler grâce à ses glorieux modèles.
L'émulation, les émulateurs et nous
Qu'est-ce que l'émulation ?
Si vous souhaitez rejouer à des vieux jeux des années 1980 et que vous ne possèdez pas un matériel devenu de plus en rare et de plus en plus sujet à la spéculation, passer par l'émulation sera indispensable. Découvrir Pong ou toucher du doigt ce qu'était le comportement des machines légendaires de l'informatique comme l'Amstrad, le Commodore 64, l'Atari ou encore l'Amiga sera impossible sans ce procédé génial.
- Sentiment qui pousse à faire aussi bien ou mieux qu'un ou plusieurs autres dans diverses activités ; rivalité conçue comme une incitation au travail : Émulation en classe.
- Simulation par des moyens matériels et logiciels d'un ordinateur d'un certain type sur un ordinateur d'un autre type.
[Le Larousse]
Dans sa définition la plus simple, l'émulation est un procédé qui permet de lancer les jeux d'un support X sur un support Y. Ainsi, et à condition que votre PC délivre assez de puissance, vous pourrez faire tourner des jeux Playstation sans le matérial d'origine en utilisant un émulateur.
Aujourd'hui, les PC sont globalement à même de faire tourner n'importe quel émulateur, d'autant que l'émulation brasse désormais toutes les plateformes, qu'elles soient anciennes ou très récentes. Mais si émuler une Gameboy sur votre Dreamcast ou l'Atari 2600 sur votre Pc est relativement aisé, faire tourner les jeux de la PS3 n'est à ce jour qu'expérimental.
Une brève histoire de l'émulation
On a très tôt dans la jeune histoire de l'informatique fait se comporter une machine pour une autre. Les premiers travaux qui visaient à reproduire le comportement d’un matériel informatique via un logiciel (ou le couple logiciel/matériel) peuvent être situés aux alentours des années 60. C'est en 1962 qu'un utilisateur réussit à configurer son IBM 705 et le rendre compatible avec d’anciens programmes écrits pour IBM 1401.
Une tâche assez complexe puisqu'à cette époque, chaque ordinateur n’est compatible qu’avec lui-même, et chaque changement de configuration ou d’architecture nécessite une fastidieuse et très longue phase de programmation.
En revanche, en matière de jeu vidéo et d'informatique grand public c'est surtout dans les années 80 que l'émulation a fait son apparition sur les différents supports de l'époque, avec dans les années 84-85, des ordinateurs tel que l'Amiga ou les Macintosh.
En ces temps précurseurs, l'émulation naquit du besoin des particuliers et des créateurs de logiciels et d'ordinateur de faciliter les transferts d'informations entre supports. Très vite, des développeurs amateurs créèrent les différents émulateurs nécessaires au plaisir nostalgique des joueurs passionnés par l'histoire du jeu vidéo.
L'Amstrad Cpc, l'Amiga, le Zx Spectrum ou la gamme Atari mais aussi des consoles tel que la Master System et des bornes d'arcades comme le System 16 furent littéralement sauvés de l'oubli grâce à l'émulation et aux efforts d'une communauté très active et inventive. Et si le désir premier fut de jouer tout simplement, l'émulation fut le meilleur moyen (en tous cas le plus facile) de permettre à la jeune génération de découvrir les jeux qui ont marqué l'histoire du jeu vidéo...
Boostée par internet et l'open source, l'émulation a pris une immense ampleur aux alentours de 1997 et la naissance de très nombreux sites. Aujourd'hui l'émulation réprésente des milliers d'émulateurs, des centaines de milliers de roms et d'isos, des dizaines de milliers de sites Internet de par le monde et une communauté fourmillant de développeurs amateurs, nostalgiques et passionnés du genre.
L'émulateur, comment ça marche ?
Créer un émulateur est un défit technique : pour concevoir un émulateur, le développeur doit d'abord se pencher sur la partie hardware de la machine, pourquoi pas obtenir les fiches techniques et voir de l'intérieur son mode de fonctionnement.
L'idée est de simuler le hardware de la machine : le Cpu, le Bios, le chipset graphique, le chipset sonore et tout les éléments graphiques ou sonore de la machine doivent se comporter tels quels. Un émulateur de Playstation ou de Nintendo 64 peut nécessiter jusqu'à 3 ans de travail et de partages pour être stable, et parfois, des machines comme la Sega Saturn s'avèrent trop difficile à émuler, même après autant d'années...
Pour qu'un émulateur tourne convenablement, il faut que la puissance de la machine hôte soit 10 à 20 fois supérieur au support émulé. Si vous avez conservé votre vieux Pentium I à 90 Mhz, n'espérez donc pas faire tourner un émulateur Nintendo 64 ! D'autant que pour certaines machines comme la NeoGeo, certains jeux nécessiteront parfois jusqu'à 50 fois la puissance du support émulé