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Une PS3 refroidie par liquide atteint 60 fps dans Gran Turismo 6

Alors que la PlayStation 3 a connu une multitude de versions depuis son lancement en 2006 jusqu'à l'arrêt de la production des modèles Slim en 2017, une variante n'a jamais vu le jour officiellement : la PS3 Pro refroidie par liquide. C'est désormais chose faite grâce au travail du modder Zac de la chaîne Zac Builds, qui a repoussé les limites de cette machine aujourd'hui considérée comme vintage.
publié le 7 novembre 2025
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Ce projet s'inscrit dans une démarche qui n'est pas totalement inédite. Des kits de refroidissement liquide pour la PS3 existaient autrefois dans le commerce, mais comme la console elle-même, ils ont depuis longtemps disparu du marché. La particularité de cette réalisation réside dans son approche résolument moderne, utilisant les technologies de 2025 : scan 3D et usinage CNC.

Une prouesse technique nécessitant patience et précision

Le processus débute par le démontage minutieux de la console. Zac retire avec une extrême prudence les dissipateurs thermiques du processeur et du GPU pour remplacer la pâte thermique desséchée. Cette étape révèle d'ailleurs un problème récurrent sur les PS3 vieillissantes : le matériau d'interface thermique se dégrade avec le temps, transformant la console en véritable radiateur.

Une fois la carte mère accessible, le modder procède à son scan complet pour concevoir des supports destinés aux deux waterblocks. Ces fixations sont imprimées en 3D avec du nylon renforcé de fibres de carbone. Compte tenu des contraintes thermiques et mécaniques, le nylon subit ensuite un recuit de 24 heures à 85 degrés pour éviter toute déformation à long terme.

L'impression 3D intervient également dans la fabrication du boîtier personnalisé qui accueille la pompe et le radiateur. Le résultat final arbore une esthétique qui aurait pu sortir des ateliers de Sony à l'époque. Cette méthodologie, devenue courante aujourd'hui, aurait relevé de la science-fiction lors de la sortie de la console.

Le choix stratégique d'une révision spécifique

Le modèle utilisé n'est pas une PS3 de première génération. Zac a sélectionné la révision la plus récente encore compatible avec le hack : le modèle CECH-2501B. Cette version présente un avantage certain avec son processeur gravé en 45 nm et son GPU en 40 nm, consommant environ 50% d'énergie en moins que les unités de lancement. Surtout, cette révision demeure piratable, contrairement aux modèles Super Slim ultérieurs dont le firmware verrouillé empêche l'overclocking.

Cette sélection s'avère cruciale puisque l'objectif principal consiste à exploiter la marge thermique laissée inexploitée par la gestion standard du matériel. L'hypothèse de départ misait sur des gains de performance substantiels grâce à un meilleur refroidissement.

Des gains de performance impressionnants

Les températures enregistrées parlent d'elles-mêmes : le CPU et le GPU tournaient respectivement autour de 61°C et 67°C en charge avec le système de refroidissement d'origine. Le watercooling fait chuter ces valeurs à 40°C, et même sous overclocking maximal, elles n'excèdent pas 43°C. Cette marge thermique permet à Zac de pousser le GPU jusqu'à 750 MHz et la VRAM à 925 MHz, soit des augmentations respectives de 50% et 42% par rapport aux fréquences d'origine.

L'installation d'un firmware personnalisé, opportunément publié juste avant le début du projet, autorise l'ajustement des fréquences à la volée. Les résultats en jeu sont probants : Uncharted 2 grimpe de la fourchette haute des 30 images par seconde à plus de 50 fps. BioShock Infinite progresse d'environ 30-35 fps à 45-50 fps. Quant à Gran Turismo 6, le titre passe de 40 fps en moyenne à un 60 fps stable. Seul Watch Dogs reste à la traîne, probablement limité par le processeur Cell qui ne peut être overclocké.

Au-delà des performances brutes, le remplacement du disque dur mécanique par un SSD améliore considérablement les temps de chargement. Zac reconnaît d'ailleurs que le refroidissement liquide constituait peut-être une solution excessive, et qu'un simple changement de pâte thermique accompagné d'un ventilateur plus performant aurait probablement apporté une partie des bénéfices observés.

Un héritage qui perdure

Ce projet démontre que la PlayStation 3 appartient à une époque où les constructeurs laissaient volontairement des marges de performance inexploitées, que ce soit pour des raisons de coût, de fiabilité ou d'optimisation insuffisante. Aujourd'hui, grâce à la démocratisation des outils comme l'impression 3D haute précision et le scan 3D, la barrière d'entrée pour ce type de modifications matérielles s'est considérablement abaissée.

La scène du modding continue d'ailleurs d'évoluer autour de cette console. L'émulateur RPCS3 permet désormais de jouer en ligne à de nombreux titres classiques de la PS3, tandis que les développeurs continuent d'améliorer la compatibilité et les performances de l'émulation. Pour les nostalgiques souhaitant revivre l'expérience sur PC, plusieurs solutions d'émulation demeurent disponibles.

La dernière fois qu'un projet similaire de PlayStation refroidie par liquide avait fait surface remontait à 2011, avec une PS3 portable. Le workflow moderne facilite grandement ce type de réalisation. Alors que la console vieillit et entre progressivement dans la catégorie rétro, on peut s'attendre à une résurgence des projets de modification dans les années à venir.

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Sources : Hackaday, NotebookCheck, Yanko Design

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