Génération Amiga - The Settlers

Vous vous souvenez sûrement de Blue Byte !? Great Court, Pro Tennis, etc...Mais ce studio n’a pas fait que des jeux de tennis, en fait il est surtout connu pour ses jeux de stratégie, et on se rappelle des excellents Battle Isle et Historyline. Mais intéressons-nous au premier épisode d’une très longue saga qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Et je veux bien sûr parler de The Settlers.
publié le 18 novembre 2017 mis à jour le 29 mars 2018
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Bon entre temps Blue Byte, qui, à l’époque était édité par Ubi Soft, pour une partie de ses premiers jeux, a fini par être racheté par ce dernier, mais peu importe. 

Sous ses faux airs de jeu stratégie temps réel façon god game, et, dans une certaine mesure s’inspirant aussi de Little Computer People, il semblerait que The Settlers soit en fin de compte un City-builder. En fait disons plutôt qu’à sa sortie, le jeu ne ressemblait à aucun autre, et j’irai plus loin en disant qu’il représente surtout l’antithèse des RTS. Là où le nombre de clics à la minute est fondamental pour l’obtention de la victoire, ici dans The Settlers on joue un peu plus plan plan, mais ça n’en est pas moins jouissif comme vous allez pouvoir le constater.

L'important c'est de pas perdre !

Le but du jeu est simple, construire une cité prospère et bien organisée. Si vous jouez en solo, ce ne sera pas trop difficile mais les choses pourraient bien se corser si vous jouez contre trois adversaires ! Vous pourrez le cas échéant être assisté par un allié humain en écran splitté contre 2 CPU, et concernant les comportements des ennemis, ils dépendront du caractère que vous leur aurez assignés en début de partie. Il en existe d'ailleurs 10 différents, du plus conservateur et pacifique au plus belliqueux et retors...

Si vous n’avez jamais joué à ce petit bijou (que voulez-vous, personne n'est parfait) vous pouvez faire les 30 scénarios à la difficulté progressive mais perso je préfère le mode bac à sable. Aussi pour ma part je préfère affronter un acolyte humain assis à côté de moi, c’est pratique quand on veut le narguer, et à l’époque les jeux de stratégies jouables à deux en simultané c’était pas si fréquent et de surcroît en écran splitté. 

Sans puissance la technique n'est rien !

Le jeu n’est pas compliqué mais bel et bien complexe et c’est tant mieux, et sa richesse étonne car tout de même il est sorti en 1993. Au début de son développement en 91, les clones d’IBM PC n’étaient pas encore en position dominante et ce jeu était la preuve qu’on pouvait faire de grandes choses sur un simple Amiga 500 avec seulement 512k de ram, bien sûr avec cette config n’espérez pas profiter de toutes les options du jeu, une taille maximum de seulement 150 écrans, ¼ des bruitages et pas de musique mais ça faisait déjà le café.

Evidemment si vous disposez d’un Amiga 4000 et de 2 Mb de chip ram et de 4 Mb de fast ram, alors là le jeu atteindra une tout autre dimension, avec une map gigantesque faisant 32 fois la taille de base et représentant 1200 écrans et jusqu’à 64000 colons pouvant l’arpenter, excusez du peu. 

La lutte des schlass !

Alors comment peut on l’emporter dans The Settlers, et bien il faut conquérir toutes les autres cités ennemies, mais pour cela il va falloir disposez d’une armée, ce qui implique de la payer en or et bien sûr de lui fournir des armes du métal pour aiguiser ses ambitions. Il faut donc avoir des mines mais aussi les corps de métiers nécessaires à leur exploitation sans oublier la prospection.

Tout ce petit monde devra être nourri et toutes les structures nécessaires auront besoin de matières premières et donc d’être récolté dans des lieux adéquats avec les outils qui vont avec, etc, etc... Comme vous le voyez c’est assez riche comme environnement, mais pour y voir un peu plus clair, commençons par le commencement, tout d’abord choisissons l’emplacement de notre cité, une fois ceci fait, votre frontière symbolisée par des poteaux noirs et blancs apparaît et indique l’étendue de votre royaume.

Let's pogo !

Pour l’emplacement de la Cité, plus c’est plat mieux c’est et faites en sorte d’être près d’une forêt et d’une mines de granites à ciel ouvert, soyez aussi à proximité de montagnes qui fourniront des ressources souterraines de minerais d’or, de fer, de charbon et aussi de granit.

C’est maintenant que les choses sérieuses commencent, enfin je veux dire amusantes, vous pourrez selon la nature du sol construire des drapeaux, des petits bâtiments ou des plus grands, et pour finir des mines. Une fois un emplacement et une structure validée, il ne reste plus qu’une chose à faire pour que la construction commence, et c’est de créer une route entre le lieu du futur chantier et votre Cité fortifiée.

La topologie de votre réseau de chemins est un élément clef du jeu, de sa cohérence dépendra le bon fonctionnement du trafic général et sachez que la clef de la victoire dépend donc aussi de l’optimisation de l’espace, parce que si vous n’y prenez pas garde vous risquez d’obstruer de précieux emplacements de grands bâtiments, et ils ne sont pas très nombreux.

Les drapeaux jouent aussi  le rôle de balises et permettent de créer des embranchements qui pourront désengorger le réseau facilitant l’acheminement des ressources et autres denrées. Réussir à fluidifier le trafic et à éviter les bouchons et autres goulots d’étranglement n’est pas chose aisée, donc essayez de créer des circuits rationnels, après il n’y a pas qu’une seule façon de faire et je vous invite à expérimenter par vous même. Au fait évitez les pentes trop raides pour ne pas trop fatiguer vos colons, et n’oubliez pas aussi que vous pouvez créer des voies fluviales mais encore faut il avoir des étendues d’eau à disposition.

La pause c'est quand t'es mort !

En tout cas dès qu’un chantier est relié à votre château, les colons commenceront leur cinéma si je puis dire, du porteur à l’ouvrier en passant par le niveleur, ils n’auront de cesse de se rendre utile, si la situation est bloquée vous vous en rendrez vite compte à leur façon de faire les cents pas. Il y a bien d’autres métiers disponibles et je vais juste vous les énumérer pour vous donner la mesure de la richesse du jeu.

Nous avons donc les porteurs, les bateliers, les trieur de minerai, les maçon, les tailleurs de pierre, les ouvriers métallurgiste, les géologues, les pêcheurs, les éleveurs, les agriculteurs, les meuniers, les dockers, les fabricants d’outils, gardes forestiers, les bûcherons, les menuisiers, les carriers, les mineurs, les boulangers, les bouchers, les forgerons et les soldats.

Fraggle Rock !

Les bâtiments ne sont pas en reste et les premiers que je vais vous présenter sont peut être les plus importants car ils protègent votre territoire et servent aussi à lancer des invasions. Nous avons donc des postes de garde, des tours de guets et des château-fort, ces 3 types de construction peuvent accueillir respectivement 3, 6 et 12 chevaliers, et à leur sommet flotte un drapeau qui indique la nature des menaces environnante, de dangereux à la frontière jusqu’à sans danger à l’intérieur des terres.

Ces bâtiments sont important parce qu’une fois occupés par un soldat ils ont pour effet d’agrandir votre royaume et si des bâtiments ennemis sont trop proches ils seront englobés et partiront en fumée, non mais on a pas élevé les cochons ensemble, et en parlant de ça on aura l’occasion de reparler de nos amis les bêtes mais avant intéressons nous à d’autres constructions qui sont justement celles qui sont en rapport avec les matériaux de constructions et ce sont les maisons forestières, les huttes de bûcherons, les scieries et les carrières.

A la sousoupe !

Alors c’est bien de vouloir couper du bois et d’en replanter mais faut aussi penser à se sustenter. Et le meilleur moyen de pallier au plus pressé au début, c’est de construire une hutte de pêcheur mais ce n’est pas toujours possible et si vous n’y prenez pas garde vous risquez de vider vos lacs et dans ce cas la reproduction des poissons sera impossible.

De toute façon il sera impératif de construire une exploitation agricole pour planter du blé, il servira à alimenter le moulin à vent, la boulangerie mais aussi la porcherie et de ce dernier bâtiment dépendra la boucherie. Chaque méthode que ce soit la fabrication de pain ou l’élevage à ses avantages et ses inconvénients et je vous laisse les découvrir. L’intérêt d’avoir de la nourriture est d’éviter que vos mineurs ne se mettent en grève, ce qui aurait pour conséquence de paralyser votre belle mécanique.

Mine de rien !

Et concernant les mines il y a donc autant de mines que de minerais différents, je vais les énumérer, l’or, le fer, le charbon et le granite, ces structures positionnables uniquement sur des montagnes servent à alimenter les fonderies et les forges pour frapper monnaie et payer les soldats et les équiper mais aussi pour forger de nouveaux outils pour tous les corps de métiers déjà cités. Les mines servent bien sûr aussi à extraire du granit pour avoir la pierre nécessaire aux différentes constructions.

Si il y a bien un aspect grisant dans cette phase de gameplay c’est quand vous envoyez vos géologues prospecter, on se croirait un peu au casino puisqu’il faudra décider de placer votre mine sur un filon sans savoir si il sera profitable ou non à moins de perdre plus de temps en faisant plus de prospection pour affiner vos recherches, et ceci peut être handicapant si l’ennemi est agressif.

Le bâtiment le plus important et dont on a pas encore parlé est l’entrepôt, c’est là que sont stockés les surplus de marchandises mais aussi de soldats et d’ouvriers et leur positionnement est important car vos porteurs privilégieront toujours le chemin le plus court pour récupérer du matos pour le chantier en cours.

Nervous break-upsidedown !

Un autre aspect du jeu qui mérite toute votre attention est l’observation des statistiques, c’est important pour voir si on risque de connaître des pénuries mais c’est aussi le meilleur moyen pour obtenir des infos sur vos adversaires. C’est grâce aux stats que vous saurez si vous disposez d’assez de colons pour tel ou tel métiers selon les outils disponibles.

On peut aussi accéder à la chaîne alimentaire et à la chaîne des marchandises pour gérer l’approvisionnement à travers le territoire tout entier, c’est un aspect du jeu à ne surtout pas prendre à la légère si vous voulez que des activités aient la priorité sur d’autres moins vitales à un instant T. Le jeu est difficile parce que les infos des différents menu sont un brin parcellaire, on sait par exemple combien on a de bâtiment de chaque type mais on ne sait pas où ils se trouvent, seul votre mémoire fera le reste, et croyez moi qu’au bout d’un moment si votre réseau a été conçu de façon empirique vous allez rapidement vous retrouvez dans un méli-mélo infernal mais c’est aussi ce qui fait le sel du jeu.

La guerre c'est pas beau !

Concernant l’aspect martial du titre, évidemment ce n’est clairement pas un jeu d’escarmouche très développé mais je n’ai que trop souvent lu que cet élément était basé sur le hasard pour la résolution des affrontements, évidemment c’est complètement faux, pour commencer les soldats disposent de plusieurs niveaux d’expérience, du deuxième classe au première classe, puis du caporal, du lieutenant et pour finir du capitaine et ceux placé dans la cité se perfectionnent plus vite, ceux qui sont placés dans les postes de garde ne s’entraînent pas, ils n’ont pas le temps, ceux dans les tours de guet et les châteaux forts progressent mais moins vite que dans la cité fortifiée.

Concernant les combats il est important de savoir que le défenseur est avantagé face à l’attaquant avec un rapport de 4 contre 1, donc l’envahisseur doit s’il veut avoir de meilleures chances disposer d’un autre atout hormis le fait d’être en surnombre, et c’est l’or, plus vous en aurez et plus vos combattants seront motivés et susceptibles de l’emporter. Alors bien sûr niveau diplomatie c’est le néant à part si vous jouez à deux en compétitif, et là vous pourrez au moins avoir des pourparlers avec votre ennemi assis à côté de vous.

Qui va piano va piano !

The Settlers a été conçu en 2 ans, une année entière pour la programmation avec plus de 70.000 lignes de code et une seconde pour les graphismes, son concepteur “Volker Wertich” voulait au départ faire une sorte de Populous mais en cours de développement il a rendu son petit monde capable de se débrouiller par lui même, les choix principaux vous incombe mais vos colons sont doués de réflexion et planifie eux même leur déplacement, vous restez tout de même au manette et c’est le cas de le dire, chaque choix aura une incidence sur le déroulement des évènements et occasionnera des réactions en chaîne qui sont autant de challenges et de problèmes à résoudre.

Il est à noter que le jeu possède un système de génération de niveau basé sur 16 chiffres offrant des milliards de combinaisons possibles, sans être exceptionnel ça permet quand même d’avoir des situations infinies, à vous de noter les combinaisons qui susciteront votre intérêt pour de futurs affrontements.  

L'addition s'il vous plaît !

Pour conclure ce jeu fait partie des must have de l’Amiga, on est en définitive devant un jeu contemplatif, ce n’est pas une expérience qui plaira à tout le monde, toujours est il que son aspect addictif est indéniable. On a vraiment plaisir à contempler ce petit monde qui évolue sous nos yeux. 

Ces graphismes sont mignons, les bâtiments possèdent un cachet inimitables et concernant les colons malgré leur petitesse ils réussissent à transmettre leur émotions de façon très convaincante, on regrettera l’absence d’une incidence climatique causant une certaine monotonie dans les environnements mais le jeu n’en pâtit pas plus que ça au final, l’ergonomie n’a pas pris une ride et nous sommes pourtant encore à un stade où les conventions dans ce domaine n’était pas encore fixé, le caractère intuitif est peut être relatif mais il n’est pas obscur comme c’était encore le cas durant la période pré-Themepark, c’est à dire avant 1994, attention certaines actions s’exécutent en restant appuyé clic droit et en confirmant par un clic gauche en plus.

Pour ce qui est du sound design entendons nous bien, la musique d’intro composée par Haiko Ruttmann est inoubliable, mais celle ingame de Markus Kludzuweit n’est pas mal non plus sauf qu’au bout de quelques heures, elle commence à taper sur le système, au pire si vous la coupez vous n’entendrez que mieux les sons d’ambiance.

Alors si ce jeu est resté gravé dans ma mémoire c’est grâce à la possibilité d’y jouer à deux en écran splitté que ce soit en coop ou en compétitif...alors si vous allez l’occasion de le faire, n’hésitez pas, c’est la seule raison d’y jouer sans se lasser, parce que pour être honnête autrement vous serez lassé de ce jeu au bout d’une petite quinzaine d’heure, et je vais d’ailleurs m’essayer à sa suite.

Bon je ne me souviens plus quels sont les améliorations qui avaient été apporté mais il paraît qu’il est meilleur, par contre ça se passera désormais sous DOS, et oui que voulez vous, commodore ayant cru bon de ne pas mettre de fastram sur le cd32, il devenait difficile pour les dev de soutenir l’Amiga face aux 486, bref on va pas refaire l’histoire.