Interview de Jean-Michel Blottière, des magazines TILT, Consoles +, Micro Kid's

Avis aux amateurs d'anecdotes, dans cette interview sur la chaîne Génération Micro, Jean-Michel Blottière, fondateur des magazines emblématiques TILT et Consoles +, évoque l’histoire et l’évolution de la presse vidéoludique en France.
publié le 20 septembre 2024
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Lançé en 1982, TILT a été le premier journal spécialisé dans les jeux vidéo, marquant le début d’une passion profonde pour cet univers. Blottière parle de l’impact de TILT, notamment avec les Tilt d’Or qui récompensent les meilleurs jeux. Malgré des défis techniques et la concurrence croissante, le magazine a su maintenir sa réputation.

Quelques jalons de l'interview

Jean-Michel Blottière, figure emblématique de la presse vidéoludique française, revient sur son parcours à travers une interview détaillée. Tout commence en septembre 1982 avec la création de Tilt, le premier journal de jeux vidéo en France et en Europe. Ce projet découle de discussions entre passionnés de jeux, dans un contexte où l’industrie vidéoludique était encore émergente. Jean-Michel, influencé par son père rédacteur en chef d’un journal télé, réussit à introduire une rubrique jeux vidéo dans Télé Poche, une première étape vers la création de Tilt.

L’équipe initiale de Tilt se composait de professionnels de la presse, mais aucun n’avait d’expérience avec les jeux vidéo, ce qui a fait que Jean-Michel et ses amis, véritables passionnés, ont pris une part importante dans la rédaction des articles. Jean-Michel raconte notamment avoir rédigé une grande partie du premier numéro de Tilt en raison des examens de ses collègues.

Rapidement, Tilt rencontre un succès commercial important, attirant des figures majeures du secteur comme les fondateurs de Micromania ou d'Ubisoft. L'émergence de Tilt coïncide avec la structuration de l'industrie des jeux vidéo en France. Jean-Michel explique que le projet de Tilt a su prendre de l'ampleur grâce à une compréhension fine des attentes des joueurs, mêlant critiques de jeux, dossiers sur des sujets variés comme les jeux de rôle et les jeux d'aventure, et des rubriques plus générales sur les nouvelles technologies de l’époque.

Avec le temps, Jean-Michel s’implique aussi dans d’autres projets médiatiques, dont des émissions de télévision comme Micro Kids sur France 3, une émission pionnière sur les jeux vidéo destinée à un jeune public. Ce projet, soutenu par des contacts influents comme Alain Ludi Berder, a permis de démocratiser encore plus la culture vidéoludique auprès des familles françaises.

En parallèle, Jean-Michel devient également une figure du festival Imagina, qui explore les nouvelles technologies visuelles, notamment les images numériques. Ces expériences lui permettent de s’ancrer encore plus profondément dans l’évolution technologique de l’époque, allant au-delà des jeux vidéo pour toucher aux secteurs du cinéma, des effets spéciaux et de l'animation.

Vers la fin des années 90, Jean-Michel ressent une certaine lassitude. Après avoir été à la tête de Tilt et de ses projets pendant plus de 12 ans, il décide de se tourner vers d’autres horizons. Il observe également un changement dans l’industrie vidéoludique, où les décisions sont de plus en plus influencées par des impératifs commerciaux plutôt que créatifs. Il déplore la disparition de la liberté artistique qui existait au début de cette industrie, notamment avec des créateurs comme Richard Garriott ou Peter Molyneux, et la montée en puissance des équipes marketing.

Le déclin de Tilt et son arrêt en 1994 résulte d’une conjonction de facteurs, dont un manque de soutien éditorial, des concurrents plus agressifs et une évolution des attentes du public. Jean-Michel conclut son récit en affirmant qu'il garde un excellent souvenir de cette époque, malgré les difficultés, et se réjouit d’avoir contribué à façonner une partie de l’histoire du jeu vidéo en France.

Aujourd’hui installé aux États-Unis, Jean-Michel continue à explorer les domaines de l'image numérique et de la réalité virtuelle à travers sa société et ses conférences sur les technologies en temps réel, prouvant ainsi que, même après 40 ans, sa passion pour les innovations technologiques reste intacte.