Nintendo en croisade contre l’émulation
Nintendo poursuit sa croisade contre l’émulation de ses consoles. Cette fois, c’est l’émulateur Switch Ryujinx qui en fait les frais, après que la société japonaise a demandé au développeur principal du projet d’interrompre ses travaux.
La position de Nintendo face à l'émulation est depuis longtemps bien connue : la firme n'apprécie pas que ses jeux soient accessibles via des moyens alternatifs et entend bien protéger son catalogue, qu'il soit récent ou ancien. Cette politique répressive avait déjà frappé en 2023 lorsque le hacker Gary Bowser fut condamné à rembourser 14, 5 millions de dollars en dommages et intérêts à Nintendo. En mai 2024, c’était l’émulateur Switch Yuzu qui tombait sous le coup de la loi. Désormais, c’est au tour de Ryujinx d’être visé.
Des actions de suppression déjà en cours
Alors que le site officiel de Ryujinx est encore en ligne, plusieurs éléments laissent penser que la fin du projet est proche. La page de téléchargement est vide, et la page GitHub, où le code source était hébergé, a été supprimée. Sur X/Twitter et le Discord de Ryujinx, les développeurs ont expliqué que Nintendo avait contacté le créateur principal du projet, GDKChan, pour lui proposer un accord lui demandant de cesser immédiatement tout développement et de supprimer tous les fichiers liés à l’émulateur.
Un accord sous pression
Bien que la législation au Brésil, où réside GDKChan, soit plutôt souple en matière d’émulation, l’accord proposé par Nintendo a eu des effets immédiats. L’organisation Ryujinx a été supprimée et il semble que son créateur se soit plié aux exigences du géant japonais. Pour l’instant, Nintendo n’a fait aucune déclaration publique sur cette affaire. Une interview du créateur de Ryujinx datant de 2021 est toujours disponible sur Boiling Steam pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’origine du projet.
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Nintendo frappe une chaîne YouTube dédiée à l’émulation
Nintendo a également utilisé ses droits d’auteur pour cibler Retro Game Corps, une chaîne YouTube spécialisée dans l’émulation. La société japonaise fait montre de sa politique stricte en matière de propriété intellectuelle, en emmettant un copyright strike contre un créateur de contenu qui publiait des vidéos mettant en avant l’émulation de ses jeux. Cette chaîne, bien implantée dans la communauté, partageait du contenu éducatif sur l'émulation, permettant à ses abonnés de découvrir comment fonctionnent ces systèmes. Pourtant, l’approche du créateur, qui se voulait informative et pédagogique, n’a pas empêché la sanction.
Des vidéos d'émulation supprimées en masse
Ce n’est pas la première fois que Nintendo intervient pour protéger ses propriétés. Dans ce cas précis, de nombreuses vidéos détaillant les méthodes d’émulation de titres emblématiques ont été supprimées de la plateforme. L’émulation, qui permet de jouer à des jeux classiques sur des appareils modernes, reste un sujet sensible pour Nintendo, en particulier lorsque ces jeux sont encore commercialisés via des services comme la Nintendo Switch Online. L'entreprise estime que ces vidéos nuisent à ses ventes et à la protection de ses marques.
Une position ferme sur la propriété intellectuelle
Nintendo a toujours adopté une position inflexible concernant la préservation de ses droits. Pour la firme, chaque contenu émulateur, même s’il est utilisé à des fins éducatives, constitue une menace directe à ses revenus et à son écosystème. Malgré les critiques des fans qui estiment que l’émulation est une manière de préserver l’histoire du jeu vidéo, Nintendo maintient ses actions. La suppression de ces vidéos montre une fois de plus sa volonté de garder un contrôle total sur l’utilisation de ses franchises.